La paroisse Saint-Paul
Cette paroisse, se trouvant au milieu d'une population de constitution modeste, voire pauvre, avait ses activités propres, jouant un rôle social et humanitaire, remplaçant les carences des institutions civiles.
1855 voit donc arriver les soeurs de Saint-Vincent-de-Paul sur la paroisse. D'abord installées au 10, rue du Val d'Eauplet jusqu'en 1862, elles viendront ensuite habiter route de Bonsecours, près de l'église. Dans leur établissement, elles créent, en 1857, un dispensaire pour aveugles curables et en 1862, sur la place Saint-Paul, une école de filles et un ouvroir (lieu où des personnes volontaires se réunissent pour réaliser des ouvrages). Cela peut aller de la couture au tricot, en passant par l'entretien des ornements d'église.
En 1870, une ambulance ou assistance aux blessés est organisée. Ces activités, ainsi que la communauté, se retrouvent, en 1887, rue Henri Rivière. En 1896, les Oeuvres des filles de la Charité ont deux classes primaires, deux classes infantiles et un ouvroir bibliothèque. Une partie des enfants vient là à pied, depuis Eauplet ou de l'extrémité du Mont-Gargan, par tous les temps, sur des routes non goudronnées. L'école sera fermée en 1907, en application d'une loi de 1902. II y avait alors 260 élèves.
Un dispensaire, qui reçoit en moyenne vingt personnes par jour, assure les soins aux malades. Une centaine de familles est visitée et secourue chez elle. Chaque année, plus d'une soixantaine de mères de familles est admise au secours de la Société de Charité Maternelle. Un patronage et une oeuvre des jeunes existent déjà. En 1937, un ouvroir pour les pauvres est créé. En 1939, on note sur la paroisse le catéchisme, une "Croisade eucharistique", un cercle d'études des jeunes filles, des mouvements de jeunes ("Ames vaillantes", "Louise de Marillac", "Rayon sportif féminin", "Enfants de Marie").
Vers 1950, un Comité de vieillards a été inauguré et le service médico-social continue de se développer. 1953 voit s'établir en ces lieux la consultation des nourrissons et conseils de diététique pour les mamans du Mont-Gargan. Dans les années 1960, plus de 250 enfants vont au catéchisme et le patronage du jeudi retentit du bavardage de 150 enfants de 4 à 14 ans. En 1968, au bout de 81 années de présence, la communauté et le centre médico-social déménagent vers Saint-Maclou, mais les activités continueront, rue Henri Rivière, pendant encore 23 ans (catéchèse, Jeunesses Mariales, assistance religieuse aux malades et personnes âgées, Conseil de paroisse, Mouvement chrétien des retraités, Vie montante). En 1976, les services du dispensaire sont interrompus, mais les soins à domicile sont toujours assurés. On peut noter qu'en 1981, il n'y a plus que 34 enfants de 9 à 13 ans qui vont au catéchisme.
Mais les temps changent, le quartier aussi. Ces récentes années ont vu la démolition des bâtiments paroissiaux, y compris le presbytère, qui avaient été vendus en 1991, pas volontairement, il semblerait. II n'y a plus de curé sur place pour desservir la paroisse, vu qu'à proprement parler, elle n'existe plus. L'église, désertée, raisonne seulement du murmure des fantômes de ses anciens paroissiens. Ainsi va le siècle...
© Copyright Dominique SAMSON - Avril 2003